"Mais... euh.... sérieusement ???" est ce que j'ai pensé tout le long du visionnage de ce Piranha 3DD. Une suite au Piranha 3D du Frenchie Alexandre Aja, qui était lui-même le second remake du classique de 1978 de Joe Dante. Sauf que cette fois-ci, la réalisation a été reléguée à John Gulager, père de la trilogie Feast - si vous ne connaissez pas c'est tout à fait normal.

Déjà nommer son film 3DD en référence à la taille des bonnets de soutiens-gorge, c'est plutôt débile, mais alors quand on voit le résultat, ce n'est qu'une idée à la con parmi tant d'autres. Pour faire simple : Piranha 3DD est un film ridicule et raté avec des personnages ridicules et tout sauf crédibles qui font des trucs ridicules et stupides dans une suite d'évènements ridicules et improbables. En gros, ridicule.

En fait, c'est comme si le réalisateur avait commencé à tourner son film en voulant poser une histoire, et puis s'était rendu compte que c'était pourri, alors il a tourné le tout en film ultra-parodique avec le massacre dans le parc aquatique pour se rattraper aux branches. En même temps, avec sa mise en scène des plus banales et soporifiques, une photographie inexistante, voire dégueulasse par moments, et des acteurs aussi convaincus et expressifs que les cadavres qui parsèment le long-métrage, il y a de quoi se cacher.

Seul le vieux fou arrive à être crédible au milieu de toutes ses situations insensées. J'en veux pour preuve, le retour de Ving Rhames en mode cul-de-jatte (après s'être fait bouffer les jambes chez Aja), qui s'arme de fusil en guise de prothèses, ou bien la crise d'angoisse du flic blondinet, ou encore Hasselhoff courant au ralenti sur le thème d'Alerte à Malibu. Mais pas que, des situations rocambolesques et navrantes du genre, sous prétexte que le film ne se prend pas au sérieux, il y en a en pagaille. Heureusement que ça ne dure qu'1h20.

Il faut dire que la trame scénaristique est ultra-prévisible et jonchée de comportements clichesques, entre le gentil garçon amoureux de la fille qui préfère le bad boy policier (version maigrichonne de Thad Castle de la série Blue Mountain State), ou les attaques de piranhas et moments forts qui se devinent dix minutes avant. Un pur teen movie dans toute sa splendeur nauséabonde. Alors oui, comme dans le précédent volet, on a du sexe outrancier et assumé, des gros plans sur les fessiers rebondis et les seins siliconés, mais rien de vraiment supérieur en qualité. Même la scène du pénis a été reprise et juste tournée différemment. On a aussi de l'hémoglobine en pagaille, jaillissant d'effets plus que moyens. Et les piranhas en caoutchouc qui n'impressionnent pas une seconde. En parlant d'effets, même en regardant le film en 2D, ceux créés tout spécialement pour pouvoir apposer la mention 3D se voient à des kilomètres tellement ils sont disgracieux et forcés. En dehors de cela, rien dans le film ne justifie le tournage avec des caméras 3D.

Seul le compositeur remplit sa part du marché en délivrant une bande-son qui colle à ce qui se passe à l'écran. Avec des musiques bien festives et estivales pour les gros plans et ralentis focalisés sur les bimbos avec ou sans maillot, et des compositions plus en tensions pour accompagner les piranhas. Rien d'exceptionnel en soit, mais c'est en phase.

Piranha 3DD est dans la droite lignée des nanars de chez The Asylum, sauf que chez ces derniers c'est un état d'esprit et une passion qui sont loin de faire l'essence de ce film de poissons qui est juste mauvais, quel que soit le degré auquel il est pris.