BABYMETAL – Metal GalaxyJe suis devenu fan de Babymetal. En 2019. A 28 balais. Alors que j'avais pas mal d'a priori sur cette musique aux intentions douteuses, force est de constater que je me gourais, (même si à la base c'était peut-être le cas), ce groupe est en fait un ovni qui démonte tout musicalement.
Ce nouvel album est bien plus varié que les précédents, montrant une certaine maturité. Il y a un peu moins de parties metal vener', et plus de sections qui font voyager (sonorités indiennes, parties folk nordiques...). Des guests de marque sont aussi de la partie, ce qui montre que le groupe est toujours autant validé par le monde du metal.
Bref, les 3 jeunes idoles (plus si jeunes finalement) n'ont pas fini leur ascension dans les hautes sphères du metal et de la j-pop.
SOEN – LotusSoen c'est le talent à l'état pur et une bouffée d'air frais pour qui apprécie un temps soit peu le metal/rock prog. Et voilà qu'ils reviennent en force avec leur album le mieux produit à ce jour. Un album riche en riffs prog toolesques et en ambiances posées et mélancoliques à la Opeth, qui prolonge l'expérience de leur précédent effort Lykaia.
Je ne trouve pas grand chose à redire sur cet album qui est excellent de bout en bout, à part peut-être qu'il est « trop gentil » dans le sens où je ne trouve pas de grande différence musicalement avec Lykaia, et leur côté prog bien présent sur les 2 premiers albums s'efface un peu ici.
En bref une musique à fleur de peau qui délivre des émotions très particulières, et en concert c'est aussi très bon.
PNL – Deux FrèresCOMMENT ? Du PNL dans ce top 100% musique alternative/metal?
J'écoutais du rap dans ma jeunesse, pendant les années glorieuses de Dr Dre, Eminem, IAM, NTM, Psy4, Fonky Family (même Diam's bordel)... Puis j'ai découvert le rock et j'ai complètement abandonné le rap. Et aujourd'hui à 27 ans j'ai envie de retrouver les vibes de ma jeunesse, et tiens ? Un nouvel album de PNL ? Ni une ni deux je le streame.
Le résultat... c'est que j'ai pas du tout retrouvé l'ambiance rap 90's... J'ai plutôt trouvé un nouveau genre de rap qui me plaît bien. Les instrus sont bien léchées comme il faut, et les lyrics sont remplis de nostalgie, de vécu et de souvenirs (même de références vidéoludiques). Tous les morceaux ont des rythmes et atmosphères variés, et ils sont dans l'ensemble très bons.
Franchement, PNL je valide. Le succès est mérité selon moi. J'étais le premier à dire que c'était de la merde, en fait je me gourais sur toute la ligne, et cet album me l'a fait comprendre.
SWALLOW THE SUN – When A Shadow Is Forced Into The LightUn album de doom-death mélodique d'une grande qualité, dont la sortie était comme faite pour m'accompagner suite au décès d'un de mes proches. Les mélodies sont grandioses et majestueusement orchestrées. L'ensemble est mélancolique mais certains passages sont aussi remplis d'espoir et de lumière. Un album d'une charge émotionnelle incroyable en mode madeleine de Proust pour ma part.
DEVIN TOWNSEND – EmpathL'album le plus ambitieux de ce savant fou canadien. Avant de se lancer dans son écoute il faut partir de l'idée qu'il ne s'agit pas d'un album de metal. C'est bien plus que ça.
Ici les chansons sont construites avant tout autour de concepts, sur des thèmes humains et organiques, et de mélodies dignes des grands classiques de Disney. Si des morceaux comme Hear Me nous ramènent bien à l'esprit torturé de Hevydevy, l'ensemble, aussi versatile qu'il soit, montre pourtant une cohérence sans faille. Il n'y a pas de morceau moins bon, tout l'album se déroule tel une comédie musicale un peu folle et sous amphet', et on reste attentif du début à la fin.
Si Devin nous a déjà pondu plusieurs perles pendant son existence, je pense que l'on retiendra encore longtemps cet Empath, car il agit tel un « best-of » de la carrière de Devin, et tout ça avec une prod parfaite.
CANDLEMASS – The Door To DoomUn album de Candlemass en mode retour aux sources, car c'est le chanteur original de l'album culte Epicus Doomicus Metallicus (1986), Johan Längqvist, qui redevient membre du groupe (après plus de 30 ans).
Le bougre sait encore donner de la voix et nous délecte toujours de ses envolées lyriques assez épiques. D'un aspect général l'album se montre qualitatif, meilleur que ce que j'ai pu écouter des autres albums du groupe de cette décennie. Il fait la part belle aux riffs efficaces, aux refrains accrocheurs, aux ambiances ecclésiastiques sournoises et maléfiques...
A retenir : la magnifique balade Bridge Of The Blind, le morceau House Of Doom qui fait par moments grandement penser à un Solitude version 2, et le tube Astorolus – The Great Octopus, featuring ni plus ni moins que... le grand Tony Iommi (Black Sabbath).
Un album qui fait grandement plaisir. Rien de neuf, plutôt un album nostalgique qui possède une aura heavy/doom scandinave old school. Donc c'est forcément réussi.
SOILWORK – VerklighetenUn des groupes de mélodeath suédois qui ne déçoit jamais (je pourrais aussi citer At The Gates ou Dark Tranquillity). L'album est vraiment bon. Des tubes tout le long, des riffs et arrangements puissants et très bien composés, avec un accent mis sur des mélodies toujours plus prenantes et pop, qui du coup rendent tout ça bien rafraichissant. L'artwork est aussi une réussite.
RAMMSTEIN – RammsteinCet album est bon. Ce n'est pas dans mon habitude d'écouter Rammstein, pourtant j'ai souvent eu besoin de revenir sur cet album tout au long de cette année, et écouter les dansants Aüslander, Radio, Deutschland... mais mon morceau préféré reste « Puppe », avec ses lyrics métaphoriques sordides et la grosse voix de Till qui nous glace le sang.
MACHINE GUN KELLY – Hotel DiabloJ'ai véritablement commencé à écouter MGK cette année, avec cet album. Et c'est une tuerie. On sent que sa musique est authentique et qu'il déballe tout son état d'esprit dans ses lyrics.
Certains morceaux font vraiment penser à du Mike Shinoda, voire carrément Linkin Park (le morceau Hollywood Whore est clairement un rip-off / tribute de Numb). Dans le morceau Glass House il chante même clairement : « L
ast time I got off the stage, I looked Chester in the faceBut now he gone, and ain't no going back ». Ce passage me fait toujours un petit pincement au cœur.A part ça j'ai beaucoup de respect pour le mec, j'adore cet album... Une vraie révélation cette année, et un album de plus qui me conforte dans l'idée que je devrais écouter davantage de rap.
VALD – Ce Monde Est CruelDu lourd.
Je me suis mis à Vald seulement cette année, et ce nouvel album s'est vite imposé comme un truc que j'avais besoin d'écouter assez souvent. J'adore ses différents flows, ses lyrics crus sont vraiment excellents et percutant, et la production est juste parfaite.
Comme pour PNL, j'ai tendance à passer certains morceaux qui me parlent moins, mais ça reste un album de qualité.
HEALTH – Vol4 : Slaves Of Fear.Un pur album de noise rock / électro où les grosses rythmiques indus s'accordent avec la voix aérienne et robotique du chanteur.
Il suffit juste d'écouter le morceau Feel Nothing pour comprendre que cet album déboite.
A passer dans tous les films ou jeux vidéos dans lesquels les clubs sont squattés par des gens au look cyberpunk qui prennent des drogues futuristes.
J'étais déjà fan du post-rock déjanté du Health album éponyme (le morceau Tabloid Sores serait un des premiers morceaux auxquels je penserais si je devais faire une playlist des morceaux marquants de ma vie), je suis d'autant plus ravi de leur tournure noise rock/électro sur les derniers albums.
BRUTUS – NestGroupe belge tout fraichement découvert. C'est du post-rock/post-hardcore belge, avec une chanteuse-batteuse (oui elle fait les 2 en live), et ma foi ça envoie du gros pâté de campagne (j'ai hésité à le mettre dans mon top).
Stefanie a une voix assez charismatique : elle sait alterner les cris aigus, les gros phrasés hurlés type hardcore, avec une voix claire et calme. La batterie est grandement martelée, et autour de ça se greffent des ambiances bien typées post-rock données par des guitares en mode wall of sound aérien + tremolo picking.
Moi, ce genre de musique, ça me parle puissance 1000, du coup : gros coup de cœur pour cet album. Regardez la vidéo du morceau War, c'est avec ça que j'ai connu le groupe et c'est très très bon. Ou bien Cemetery si vous voulez un truc un peu plus rythmé.
MONKEY3 – SphereGroupe découvert également cette année. C'est du rock atmosphérique et progressif, exclusivement instrumental... Et c'est une de mes plus grosses claques en live cette année.
Cet album est magnifique et offre des ambiances de dingue, qui rappellent directement Pink Floyd dans ses plus grandes heures. Je conseille de se poser et d'écouter l'album au casque, l'expérience est dantesque.
EVERGREY – The AtlanticThe Atlantic est la fin de la trilogie d'albums entamée en 2014 par le groupe, qui se rejoignent sur leur thème, et c'est je pense mon préféré car la prod impeccable vient appuyer des morceaux ultra dynamiques, avec des riffs de guitare jouissifs couplés à une batterie endiablée, de très bons soli de guitare, et une voix claire toujours plus belle qui vient tempérer un peu tout ça.
Pour qui aime le style (metal prog mélodique et mélancolique qui va emprunter à divers autres sous-genres), cet album est absolument divin.
MIKE PATTON & JEAN-CLAUDE VANNIER – Corpse FlowerUn duo pour le moins étonnant : le roi américain de l’éclectisme musical et de l'expérimentation, Mike Patton, compose un album avec le chanteur et compositeur de musiques de films français Jean-Claude Vannier.
Cet album est étrange et beau à la fois, expérimental pour sûr... C'est du Mike Patton période Mr Bungle album California (ou certains morceaux de Faith No More genre « RV ») avec des influences encore plus jazz, et des gimmicks à la française (on entend de l'accordéon dès le morceau d'intro). D'ailleurs cet album serait sorti sous le nom de Mr Bungle que ça ne m'aurait même pas étonné.
Je me suis surpris à y revenir assez souvent depuis sa sortie, parce que certains morceaux sont ultra addictifs (l'improbable « Camion », le single « Chansons D'Amour » ou « Browning » et son refrain enfantin). Et puis comme pour Mr Bungle, si à la première écoute on trouve ça bien trop excentrique et presque flippant (faut dire que la voix de tonton Mike fait parfois frissonner), c'est tellement bien écrit qu'on y revient quand même de toute façon.
Un superbe album, venu de nulle part qui me conforte dans l'idée que Patton est un dieu vivant qui n'est jamais à court de projets et d'idées (passer de Dead Cross à ça c'est plus un grand écart c'est un viaduc).
ANGEL DU$T – Pretty BuffDécouverte, encore une... Angel Du$t, c'est du punk rock, qui me fait beaucoup penser à toute la mouvance pop-punk fin 90- début 2000, mais, avec une authenticité, un truc en plus qui fait que... c'est tout simplement irrésistible, et en 2019 c'est d'une fraicheur incroyable.
Et pourtant c'est un « supergroupe » qui réunit des membres des gros groupes de hardcore
Turnstile, Mindset et Trapped Under Ice.CHELSEA WOLFE – Birth Of ViolenceLa reine des ténèbres est de retour. Son avant-dernier opus Hiss Spun était une dinguerie qui sortait un peu l'artiste de sa zone de confort car c'est son album le plus tumultueux, l'album metal de sa discographie. Avec Birth Of Violence, on revient aux bases de ce qui a fait connaître l'américaine. Une musique toujours aussi introspective, mais davantage portée sur le combo guitare acoustique / voix. Et on se laisse bercer par cette voix divine qui matche à 100% avec l'ambiance noire créée par les accords de gratte. Les chansons sont écrites de main de maitresse, les mélodies se font très vite une place dans les têtes... et les sons électro viennent embellir tout ça, ajoutant un vrai soundscape mystérieux et catchy à la fois...
Un album envoutant à souhait.
CULT OF LUNA – A Dawn To FearDes maîtres. Ce groupe domine tellement le game du post hardcore que c'en devient ridicule. Tout l'album est d'une solidité monstre. Pour qui connait le groupe, on est en terrain connu (le côté « album concept » en moins), car la patte du groupe est plus que jamais présente ici. Des rythmiques sludgy et mid-tempo qui viennent embrasser les vocals hurlés emblématiques de
Johannes Persson...Les morceaux sont lents et prennent le temps d'installer une certaine atmosphère religieuse, toujours très sombre... on se laisse ainsi porter dans cet univers noir mais néanmoins attirant, lequel débouchant toujours sur un point d'orgue, bien plus intense.INSOMNIUM – Heart Like A GraveCe groupe fait toujours mouche. Ils connaissent leur petit (gros?) succès dans la scène melodeath nordique depuis plusieurs années, ce qui n'est pas démérité car je n'ai pas entendu un seul morceau de ce groupe qui ne soit pas bon voir très bon.
Certains morceaux de HLAG sont juste beaux à chialer (je pense par exemple au titre éponyme qui me touche à chaque écoute). Les mélodies poignantes sont toujours présentes au milieu du chant guttural tantôt épique tantôt mélancolique...
Bref le groupe revient avec un album d'une grande qualité.
THE AGONIST – OrphansDepuis le changement de chanteuse, The Agonist, c'était devenu peu probant. Les performances de Vicky n'égalaient en rien celles d'Alissa, mais le pire c'est que le groupe était tombé dans un metal plus accessible et il avait perdu ses grosses pêches metalcore d'antan.
Et cette année, alors que je ne l'attendais absolument pas : Orphans arrive. Si on est guère emballé par l'artwork minimaliste et peu inspiré de la galette, les fans de la première heure, eux, doivent être ravis par la musique proposée par cet album. C'est un retour au source : les compos death mélo survitaminées sont de retour, et quelle belle surprise que d'entendre l'incroyable progrès qu'a fait Vicky depuis Eye Of Providence : elle excelle dans les screams, le chant clair, et même les growls caverneux qui n'ont rien à envier aux chanteurs de deathcore (le break de In Vertigo pour ne citer que lui fout les frissons). On sent qu'elle a beaucoup travaillé, et ça force le respect. Les zikos ne sont pas en reste, parce que ça shred pas mal à la gratte notamment.
Et du coup on se retrouve avec un très bon album de The Agonist. Une petite bombe ! Mais pas non plus au niveau de
Lullabies for the Dormant Mind faut pas déconner.ALCEST – Spiritual InstinctUn nouvel album d'Alcest c'est toujours un grand moment. Et cette année Neige revient en force et en forme. Après une signature chez Nuclear Blast, le groupe pond un album assez dantesque. Le son est un peu plus chaud que sur Kodama, et les instrus plus rythmées et puissantes. Neige alterne toujours à merveille le chant clair / hurlé, et Winterhalter apporte sa patte à l'édifice avec le jeu de batterie qu'on lui connait, incorporant blast beats et passages plus calmes typés rock.
Les artworks signés Fortifem sont une belle réussite... Bref, encore un très bon album d'Alcest.
Cela dit, je trouve le potentiel authentique et poétique d'Alcest légèrement moins évident sur cet album que sur Kodama, ou Ecailles de Lune (qui reste intouchable). Peut-être à cause du côté plus direct de l'album... mais ça reste du grand Alcest.
MONO – Nowhere No WhereComme pour de nombreux groupes de ce top, je me suis lancé dans l'écoute de Mono seulement cette année, en ayant vu leur nouvel album sur Spotify.
Je connais peu leur discographie, du coup je n'ai pas de repère ou de point de comparaison, mais pas grave : cet album est une merveille. On est sur une musique introspective d'une grande richesse, du post-rock instrumental mélangé à de la musique ambient et minimaliste par moments.
Il faut être dans le bon état d'esprit pour se lancer dans son écoute, car la galette est un peu longue (une heure), et du coup contient des parties parfois un peu longues. Mais c'est tellement prenant pour peu que l'on adhère. Chaque morceau est différent, par exemple un titre comme Sorrow va monter en intensité et déboucher sur un mur de son bien massif (effrayant même), alors que le morceau d'après sera une ballade piano / violons à l'esprit plus léger qui viendra détendre l'ambiance...
L'album post-rock de l'année. A moi de découvrir ce groupe plus en profondeur maintenant !
BLUT AUS NORD - HallucinogenEn 2019 je me décide enfin à écouter Blut Aus Nord, avec la sortie de leur nouvel album...
Direct j'ai accroché, parce que c'est pile poil le black que j'aime. Le genre d'ovni à l'ambiance bien léchée, qui utilise des choeurs religieux inquiétants, ou qui brasse d'autres horizons en incorporant des passages rock psyché ou carrément hard rock.
Le tout se laisse écouter sans broncher. Hallucinogen est le nom de l'album, bien traduit sur la pochette psychédélique, et également bien rendu dans ce voyage auditif.
L'an dernier c'était Drudkh qui m'avait accroché l'oreille en black metal, cette année c'est les français de Blust Aus Nord. Oui mais pas que. Il y a aussi :
MGLA – Age Of ExcuseJ'ai toujours entendu extrêmement de bien de
Mgła, donc cette sortie fut l'occasion de me pencher sur ce groupe.
Bah ça attaque avec l'enregistrement d'un grincement de dent qui m'a directement crispé et donné la chair de poule... l'ambiance est donnée. J'ai pas check leur genre, mais je dirais un black moderne à capuche (attendez je recherche sur Google... OH putain bingo).
J'aime. Tout ça me rappelle Behemoth, mais s'ils étaient restés à leur époque black, mais avec une prod bien moderne et pas dégueu de surcroit. Même si je trouve ça finalement peu inventif par rapport à l'immensité des groupes de ce genre, pour moi qui ne suis pas un grand consommateur de black, c'est un album mémorable de cette année.
LEPROUS - PitfallsJ'ai mis du temps à écrire mes pensées sur cet album, parce que j'ai mis énormément de temps à avoir envie de l'écouter, je craignais que la direction pop me refroidisse...
En fait, non. Rien à craindre. Leprous reste Leprous, qu'ils fassent du prog metal torturé ou de la « pop », ça reste d'une qualité sans précédent.
En fait on retrouve tout ce que l'on connaît du groupe, la voix exceptionnelle d'Einar, la basse et batterie groovesques, les signatures rythmiques étranges, mais tout ça avec moins d'agressivité, et plus de légèreté, et de l'expérimentation nouvelle pour le groupe.
Le single Alleviate étonne par son refrain tellement « uplifting » (j'ai pas la traduction française déso), et son potentiel addictif, alors que Distant Bells va se construire tout doucement pendant 5 minutes et exploser sur une incroyable partie rock et des « oooh oooh » scandés en choeur.
Tout est de bon goût, chaque morceau est inspiré et réussi, chaque refrain est catchy comme jamais... et si vous voulez retrouver la folie du Leprous d'antan, le dernier morceau The Sky Is Red dure 11 minutes épiques et progressives et va bien vous embrouiller le cerveau.
L'album a failli atterrir dans le top 5 !
DRAB MAJESTY – Modern MirrorOn peut ne pas aimer les musiques surfant sur la vague revival 80's, mais Drab Majesty c'est vraiment un autre niveau. C'est la Fender Strat reconnaissable entre mille, sur des synthés et des beats synthpop bien travaillés, une voix dont l'écho se situe à mi-chemin entre Trent Reznor et Dave Gahan de Depeche Mode, et une esthétique androgyne qui s'impose comme une évidence, entre Ziggy Stardust et Lady Gaga. C'est un truc dansant mais qui contient tellement de layers qu'on pourrait l'écouter en toutes circonstances en fait. The Demonstration était excellent, Modern Mirror prolonge l'effort et s'impose comme un must listen pour tout adorateur de son old school.
JINJER – Micro + MacroParlons d'abord de l'EP Micro. L'EP comprend mon morceau préféré de leur discographie (Perennial) et vient encore plus imposer la patte du groupe dans tout ce que le metal « moderne » propose de meilleur, un metal djenty et groovy, avec des structures peu conventionnelles, chanté par une frontwoman excentrique et ultra talentueuse, et joué par 3 musiciens tout aussi carrés.
Macro est la suite directe de Micro. Un album plein d'explosions, de riffs lourds et inspirés, de signatures rythmiques complexes... et des mix de genres au sein même des morceaux (le metal côtoie le reggae et la bossa nova). Et ça reste heavy as fuck.
On est loin du metalcore mélodique de Cloud Factory et de ses couplets catchy. Là, j'ai du écouter au moins 5 fois l'album avant de commencer à apprécier certains morceaux, car plus le groupe se fait connaître plus il écrit des morceaux complexes musicalement. On sent qu'ils ont trouvé leur patte.
En parlant d'écriture, les textes sont eux aussi plus que jamais inspirés. On sait que Tatiana sait écrire de très bons textes métaphoriques dans une langue qui n'est pourtant pas sa langue natale, elle confirme encore son talent ici.
Avec un EP et un LP sortis cette année (et avant tout une signature chez Napalm), le groupe ukrainien aura su saisir l'opportunité d'exploser aux yeux du monde entier, grâce à un style novateur, à une figure de proue au charme et à la voix dévastateurs, et surtout à un très grand talent pour composer des morceaux ensorcelants et dans l'air du temps.
MECHINA – TelesterionCe Telesterion garde la patte sonore du groupe mais propose des morceaux toujours plus épiques. La recette est pourtant toujours la même : morceaux reposant avant tout sur les orchestrations symphoniques et les nappes de synthé futuristes, auxquelles s'ajoutent des riffs de guitare et de batterie metal ultra modernes, et des voix aériennes retouchées (le niveau d'epicness avec la voix angélique de Melrose...) ou des gros growls semblant venir du fin fond d'un vaisseau spatial... mais certains passages étonnent (le majestueux The Allodynia Lance et ses violons en mode folk metal) et ajoutent un beau background à l'ensemble.
Bref, du très bon Mechina ! Le djent spatial symphonique du groupe fait une nouvelle fois mouche.