Buried s'était fait remarqué à sa sortie et avait plutôt réussi son coup. Garder l'intérêt du spectateur pendant 1h30 en filmant juste un cercueil dans la pénombre avec un seul acteur, et pas le meilleur, fallait le faire. Les critiques ont apprécié et Rodrigo Cortés s'en est bien tiré. Fort de son succès, le revoici avec Red Lights, film dans lequel il s'est extrêmement impliqué (production, écriture, réalisation), et s'accapare de nouveau un casting très américain.

Dans Red Lights, l'on est propulsé dans la confrontation entre phénomènes paranormaux, et rationalisation scientifique. L'on suit la professeur Margaret Matheson qui, accompagnée de son assistant physicien Tom Buckley, parcourt le pays pour éclaircir la réalité et démasquer les charlatans, que ce soit de la télékinésie, de la divination, des esprits frappeurs, etc... Mais, venant chambouler leur quotidien, c'est le retour du célèbre médium Simon Silver, dont la dernière prestation s'est soldée par la mort de son détracteur. Personne n'a jamais rien pu prouver contre lui, ni remettre ses dons en cause.

Le film se construit alors sur des allures de Thriller palpitant où Tom Buckley va plonger dans la tourmente en essayant de découvrir les trucages derrière les shows de Silver, adulé de millions de fanatiques qui voient lui le nouveau messie et n'attendent de lui qu'il prêche la bonne parole, les éblouisse avec ses pouvoirs, les guérisse de leurs maux, ou leur prédise un avenir radieux. Red Lights dispose d'un excellent rythme qui demeure constant et s'accorde parfaitement à l'ambiance proposée par l'histoire. L'on glisse parfois même en terrains oppressants où les évènements irréels se manifestent et le doute assaille le spectateur. Un point qui m'a beaucoup fait penser à Stephen King vis-à-vis du scénario. Le cadre est posé tranquillement, et puis tout dérive vers une aura plus sombre, où des événements inexplicables interviennent jusqu'à l'apothéose finale. À l'image de la réalisation, la musique est précise et carrée. Subtile, parfois même absente, elle ponctue justement les scènes nécessaires, entre thèmes fantastiques et autres plus menaçants.

Néanmoins, Red Lights balbutie. Le pitch du départ avait pourtant matière à avoir un développement riche ; au lieu de ça, Rodrigo se contente d'effleurer les possibilités et reste en surfacer pour offrir une trame convenue. Le film se déroule sans vraiment savoir où il va. Aucun réel but n'est présenté au spectateur, et tout les évènements semblent se dérouler trop facilement. Les conclusions sont présentées sans même se donner la peine d'explications. L’œuvre se tire d'ailleurs une balle dans le pied toute seule. En effet, les twists finaux sont souvent prévisibles du fait que depuis le début l'on nous montre comment rationaliser ces évènements surnaturels. Il n'est donc pas évident d'être totalement transporté par l'atmosphère paranormale. Le finale laisse également perplexe dans ce qu'il révèle par rapport à l'intrigue principale. Néanmoins sa réalisation en fait un climax touché par la grâce, avec une prestation exceptionnelle de Cillian Murphy, qui n'est pas sans rappeler Sunshine.

Et c'est bien une des seules scènes où l'acteur irlandais se montre à la hauteur de son talent. Ce n'est pas qu'il est mauvais dans le reste du film, mais son personnage est plutôt banal, tiède, et ne lui permet pas de poser un jeu extraordinaire. Pareillement pour Sigourney Weaver qui semble plutôt surjouer ou donner l'image d'une caricature. Le seul personnage vraiment bien exploité est celui de Robert De Niro. Malgré sa faible présence à l'écran, il est toujours excellemment introduit par les angles de caméra qui lui confèrent une aura assez mystique. L'acteur est également bien ancré dans son rôle. Dans l'ensemble, cependant, les différents personnages ne laissent aucune attache émotionnelle et la tentative de leur créer un passé marquant sombre souvent dans les explications ennuyeuses qui freinent l'histoire.

En somme, Red Lights est un long-métrage qui se suit facilement, porté par des acteurs au charisme certains. La réalisation du film est soignée et son développement intriguant tout en sachant jouer avec les sens du spectateur. Néanmoins, le film n'est pas assez travaillé dans le fond et se conclut sur des notes consternantes, donnant l'impression de n'être resté bloqué qu'au début. Les idées étaient bonnes, l'exploitation moins. Il n'en reste pas moins un visionnage plaisant.

Comme quoi. C'est pas parce qu'il y a de la baise avec des donzelles bien en chair pour les crevards que ça en fait un film réussi. Et j'ai vu la version longue, enfin non, non censurée plutôt. Avec ce film, les réalisateurs Jean-Marc Barr et Pascal Barnold voulaient, soi-disant, briser les tabous et franchir la barrière entre cinéma d'auteur et cinéma porno, en présentant des scènes à caractère érotique hautement explicite et non simulée de façon artistique.

Pour ce faire, quoi de mieux qu'un sujet qui traite de cela ? C'est sûr que si on avait mis ce genre de scènes dans une comédie avec Dany Boon, il n'y aurait eu aucun intérêt. Sauf qu'ici non plus en fait. Tout es forcé pour amener les relations sexuelles sans aucun naturel. Vous voulez connaître l'histoire ? Romain est un ado de 18 ans qui a son zizi qui le démange parce qu'il est puceau. Du coup, pour impressionner sa conquête, il fait des défis à la con, et se fait chopper entrain de se filmer en plein acte d'onanisme en cours. Sa mère, suit à cela, décide alors de se renseigner sur la vie sexuelle de tous les membres de son foyer, que ce soit la fille adoptive qui s’envoie en l'air avec un obsédé, le fils ainé trioliste, papy qui se tape une prostituée,...

Et voilà, le film n'est que ça. Un enchaînement de scènes de cul sans intérêt. Ce que la mère veut savoir, on nous le montre. Sauf que ça n'a rien de sensuel ni d'artistique. C'est filmé comme un porno de l'époque, qui passait le dimanche soir sur M6. Le maigre fond scénaristique ne fait aucune différence et rappelle d'ailleurs ces scénarios improbables des films pornos qui font juste rire tant on essaie de nous vendre des situations réalistes. D'ailleurs, trois des actrices sont des professionnelles du milieu qui n'amènent rien d'authentique et simulent plutôt de façon éhontée. Même entre le couple d'ados phare qui va avoir sa première fois ; au début c'est comique de voir leurs hésitations, mais par la suite c'est plus vicieux qu'autre chose. Et l'on sent que les acteurs ont tout de même une certaine gêne.

Chronique Sexuelles d'Une Famille d'Aujourd'hui est un film sans intérêt qui se contente de montrer du cul seulement pour déranger le spectateur moyen et faire penser que les réalisateurs sont à un niveau différent du cinéma, sans tabou. Ce qui serait le cas s'il y avait vraiment de la consistance et un propos décent. Hormis cela la mise en scène est pathétique et la photographie inexistante. On se croirait même devant un des reportages de Strip-Tease, ce côté authentique en moins. Évidemment, avoir autant de personnages impliquées dans des situations différentes dans une même famille, c'est trop gros pour être crédible.