- zinsky a écrit:
- [color=#cc66ff]Lucy : alors là, je ne te comprends pas Cyber.
Je l ai trouvé très bien ce film, moi. La seule chose pas crédible pour moi est les mafieux qui sortent la grosse artillerie, tuent à tour de bras, pour récupérer 3 paquets de simple drogue. après je trouve pas ça moins crédible qu'un type qui a des supers pouvoirs parce qu'il est mordu par une araignée.
Je deviens un vieux con ou quoi ?
Au risque de me répéter :
Pour les super-héros, malgré la volonté de certains films à vouloir les rendre réalistes, on reste dans le domaine du fantastique. Et, dès le départ, leur univers est rendu crédible, parce que point trop n'en est fait. Regarde les Gardiens de la Galaxie, y a un arbre et un raton laveur qui parlent, et franchement je ne me pose pas de questions, l'univers est présenté tel quel.
Les super-héros, il y a un évènement qui leur donne certains pouvoirs, c'est ancré dans le contexte du film à la base, et il n'y a pas de soucis.
Pour Lucy, c'est le concept du cerveau débloqué qui fait apparaître des pouvoirs. Le script aurait juste été une drogue/un composé chimique dans le sang qui donne des pouvoirs, franchement ce serait passé tout seul. Là, c'est juste pas crédible, et c'est mal amené. Et toutes les capacités expliquées au compte-goutte qui arrivent à des énormités, ça force la suspension de l'incrédulité bien trop de fois alors que le film essaie sans cesse de redevenir rationnel.
J'avais trouvé le traitement beaucoup plus habile dans
Limitless.
Donc oui, j'ai trouvé le scénario médiocre dans le cas de Lucy.
Mais ce qui me dérange le plus, c'est la lourdeur du propos de Besson par-dessus qui n'est qu'imposture d'autres grands et un collage grossier de leurs thèmes dans son propre film. Il a trouvé ça cool, alors il a tout mis ensemble dans son Lucy. Et je toruve ça vulgaire et faussement intelligent.
Sinon, pour parler de mes visionnages de la semaine, dont une journée spéciale films douteux sortis en 2014 :
Séance spéciale sorties douteuses de 2014 en fin de post :
La Traque : La Traque avait apparemment fait sensation à Gerardmer, alors encore sous le nom de Proie. Il n'y a pourtant rien de très sensationnel dans cet énième film au cœur de la forêt où une poignée d'hommes sont pris en chasse par des animaux belliqueux. Mieux encore, ce sont ici des sangliers qui ont génétiquement muté. Sans gros budget, Blossier est contraint de jouer en grande partie sur la présence sauvage et suggérée des bêtes ; c'est ce qui évite au long-métrage de tomber dans le nanar de genre, car les quelques bêtes en mouvement entraperçues sont effectivement bien pauvres. À l'image de ce semblant d'histoire écologique au sein d'une famille aux ramifications incompréhensibles qui occupe les vingt premières minutes, à la façon d'un épisode de Plus Belle La Vie. On notera la présence insipide de Bérénice Bejo, du même niveau de médiocrité que les autres acteurs. La Traque écule tous les codes du film de "monstre" et ses rares scènes tendues ne sont pas suffisantes à faire valoir le long-métrage.
Hubble 3D: Hubble 3D est un court documentaire IMAX avant tout destiné au spectaculaire d'un instant et à la culture de masse, à l'instar de la pléthore d'autres qui sont diffusés dans les différentes cités des sciences ou de l'espace. De là, le constat est évident ; Hubble 3D propose effectivement de belles images, et la stéréoscopie doit assurément rendre l'immersion remarquable au travers des quelques séquences CGI du cosmos bien foutues, et des sorties dans l'espace époustouflantes (on repense alors à Gravity). Cependant, ces images animées recrées des photos du télescope ont, pour la plupart, déjà été vues des milliers de fois. Reste alors un peu de brodage historique sur cet instrument d'observation incroyable, ainsi qu'une séquence principale concentrée sur sa réparation. Derrière son visuel dépaysant, Hubble 3D demeure très superficiel, extrêmement descriptif de ce qu'il se passe à l'écran, et trop généraliste en informations pour les non-initiés. Rien de très instructif en somme, puisque c'est bien le cadre spatial et l'IMAX qui font le film.
Oldboy : Dénigré avant même d'avoir eu sa chance du simple fait d'être un remake d'un film considéré comme culte, le Oldboy de Spike Lee a pourtant bien plus du simple rebut mercantile. Au contraire, il est plutôt dans la lignée de ces refontes américaines qui ne bafouent pas l'original, et proposent une transposition de qualité. Bien entendu, celui-ci est inférieur à son aîné, mais il faut être de mauvaise foi pour le fustiger alors même qu'il reprend les points forts du film sud-coréen, dont cette violence sèche inattendue. Néanmoins, le traitement du scénario apparaît souvent fade, principalement à cause d'une écriture malhabile des relations entre les personnages. Pourtant, Josh Brolin a totalement la gueule de l'emploi, et Sharlto Copley s'en sort pas mal en manipulateur glacial et dérangé. Il y a aussi quelques rajouts sympathiques, et une réalisation parfois aventureuse qui donnent une saveur différente à ce remake. En tout cas, rien qui ne fasse honte à l’œuvre de 2003, même si celle-ci ne se veut pas très mémorable.
Apollo 18 : Gonzalo López-Gallego n'en est pas à son premier film d'horreur et signe, avec Apollo 18, une mission gouvernementale secrète pour la Lune qui confronte les astronautes à des évènements des plus mystérieux. Pour parfaire son sujet, le réalisateur décide d'opter pour le found footage, et promouvoir son film comme tel. Si le style rajoute un peu d'immersion et rend les déambulations sur la Lune intéressantes, le parti pris de bande vieillie et le placement des caméras est bien souvent faussé. Il suffit d'avoir vu For All Mankind pour s'en assurer. Et puis, ne pas mettre de musique colle au concept mais, dans ce cas, autant éviter les bruitages quand il n'y a pas d'atmosphère. Pourtant garni d'une première moitié potable, Apollo 18 sombre dans l'ennui dès qu'il s'adonne à l'ersatz d'Alien. À partir de là, le traitement du scénario et les révélations sont débiles, surtout à travers cet épilogue qui appuie la théorie du complot. Sans parvenir à imposer une ambiance prometteuse, Apollo 18 dégringole dans le film de genre le plus basique, et le fait mal.
L'Homme Qui Rétrécit : Les grandes œuvres de science-fiction sont intemporelles. L'Homme Qui Rétrécit le prouve du haut de ses 67 ans car, en dépit de son noir et blanc et son ratio carré, il délivre encore toutes les promesses d'un film majeur du genre. L'agencement de l'histoire, entre l'aventure miniature et le rétrécissement mystérieux, est parfaitement mené, avec un développement final inattendu et à la portée métaphysique magnifique. Incroyable, le long-métrage l'est tout autant dans ses effets effets spéciaux. S'ils accusent un peu les signes du temps, surtout pour l'intégration de la personne minuscule de Scott sur les plans larges, l'ensemble des décors filmés de son point de vue et le rendu visuel de tout son environnement à taille macro sont absolument exceptionnels. D'ailleurs, cette lutte frissonnante contre la tarentule est assurément un moment d’anthologie du 7ème art. Très bien rythmé, fort d'une superbe réflexion, et artistiquement supérieur au vu de son époque, ce classique de la SF garde toute sa splendeur et émerveille de par son inventivité.
You're Next : You're Next affiche la couleur d'emblée : la pellicule sera rouge sang, et ne compte pas faire dans la dentelle. C'est ainsi qu'Adam Wingard a l'intention de donner de l'intérêt à un scénario des plus conventionnels, et prévisible à chaque tournant. Mais on dirait qu'il s'en amuse, que c'est justement ce qu'il cherche pour mieux montrer qu'il est encore possible de briller dans les sentiers battus. Cela, il y parvient grâce à une mise en scène habile et percutante. Le cadre est soigné, les plans sont très carrés, et toutes les morts sont spectaculaires, tout en étant sauvages et originales, avec des effets gores réussis. Ne se contentant pas d'un simple film graphique, Wingard sait aussi bâtir sont ambiance, en nous présentant des personnages aux gueules sympathiques, et des "intrus" aux masques d'animaux, à la fois flippants et théâtraux. On pense d'ailleurs à The Strangers. La musique est parfaite, oppressante, avec un thème principal entêtant et une piste Pop/Rock qui confère un superbe ton décalé à ce You're Next, grosse tuerie délectable d'un bout à l'autre.
Killer Joe : Imprévisible, ce Killer Joe évolue dans une ambiance de film noir, tout en usant d'un humour du même tenant. À première vue, on pense être face à une œuvre sérieuse, ce genre de production qui met l'emphase sur le Sud américain miséreux, filmé comme il y a trente ans et pleine de mélodrama crasseux. Sauf que, rapidement, les scènes tendent au burlesque et le parti pris de comique noir se dessine, rendant l'atmosphère parfois malsaine du fait de l’ambiguïté humoristique accompagnant la violence crue et très démonstrative. Entre ces films anglais de petites frappes aux plans saugrenus et le grandiloquent d'un Tarantino à la violence débridée, si Killer Joe est à ce point déjanté, c'est aussi grâce à la performance de McConaughey qui entamait là son tournant vers des personnages plus complexes. Plein de principes et d'une sauvagerie froide, il confronte une famille de paumés excellemment interprétée par Hirsh, Temple, Haden Church et Gershon. Des personnages qui trouvent leur apothéose dans une dernière demi-heure absolument folle.
Divergente : Je ne saurai parler de l'adaptation de l’œuvre littéraire, que je n'ai pas lue, et qui ressemble assurément à d'autres mais, en tant que film de science-fiction pour/avec ados, Divergente se pose comme un des plus réussis de ces dernières années. Ce, grâce à une amourette qui ne nous est pas imposée niaisement pendant les deux heures, et n'est pas le centre du long-métrage. Les jeunes acteurs (Shailene Woodley, Theo James) sont totalement convaincants, et on retrouve avec plaisir Jay Courtney et Kate Winslet en antagonistes. Par ailleurs, Neil Burger sait parfaitement rendre compte de cet univers dystopique avec des plans larges saisissants sur ce Chicago du futur. Notons également les morceaux de Goulding, Woodkid, M83 et autres artistes Pop qui s'insèrent joliment dans le travail de Junkie XL et offrent un long-métrage qui possède du style. Quant au scénario, il est bien rythmé, dynamique et les ficelles sont plutôt bien dissimulées. Malgré les facilités et une science-fiction simpliste, Divergente se suit agréablement et j'irai, cette fois-ci, voir la suite avec plaisir.
Need For Speed : Alors que Need For Speed pouvait briller en adoptant une approche différente de Fast & Furious, cette adaptation libre du jeu vidéo s'avère beaucoup trop longue. Au bout de 45 minutes, l'essentiel a été montré, entre vieux muscle cars dans des ruelles sombres et hypercars sur autoroutes et au milieu de paysages verdoyants. Les 1h30 suivantes n'apportent pas grand chose de plus, si ce n'est la course finale de dix minutes, réussie, bien que prévisible en tous points. On apprécie le travail sonore des bruitages urbains et mécaniques qui rappelle le jeu. Par contre, la réalisation sur le bitume apparaît redondante et manque de vigueur ; elle n'est sauvée que par une photo colorée qui souligne les paysages et carrosseries. Néanmoins, le film s'enlise dans une intrigue pénible, aux péripéties inutiles, et aurait gagné à opter pour un ton plus dramatique. Seul Aaron Paul possède un tant soit peu de charisme, et Cooper a la bonne tête du pourri. Les autres acteurs sont superficiels, dans un énième film de belles voitures qui mangent l'asphalte.
Pompéi : Quand on n'a rien à raconter, on n'invente pas une histoire d'amour minable pour la coller dans le contexte du Vésuve, en l'an 79, et faire passer le volcan pour un simple spectacle de dernière demi-heure. Même ce moment de climax est entrecoupé de scènes ringardes. La seule différence entre Pompéi et un film de The Asylum, ce sont les effets spéciaux de meilleure qualité, la plupart du temps. Le long-métrage est tellement bourré d'images de synthèses - surtout pour les décors - qu'il n'est finalement pas plus valable que n'importe quelle série télévisée sur la Rome Antique. À vrai dire, Paul W. S. Anderson nous ressert 2012 à cette époque, avec une mise en scène pauvre, et un Jon Snow qui se prend pour Maximus et Spartacus. De toute façon, il suffit de voir Kiefer Sutherland deux minutes pour comprendre l'étendue du désastre. C'est sale, et les choix de Clinton Shorter sont également décevants, plaçant des compos ampoulées et de l'épique bas de gamme pour n'importe quelle scène. Dommage qu'on n'aborde jamais le volcan, ça aurait pu être intéressant.
Transcendance : Première réalisation de Wally Pfister, Transcendance est un long-métrage fastidieux, où l'ennui prend très vite le pas sur le potentiel de son intrigue. Extrêmement maladroit, le film gaspille ses deux heures en un flagrant manque de dynamisme - Mychael Danna nous endormirait presque - qui ne fait que mettre en évidence la fadeur de l'histoire. Pfister ne se privant pas de dégommer les réals de blockbusters, on pouvait s'attendre à une direction artistique un peu plus soignée. Or, la mise en scène est vraiment banale, même si elle essaie parfois d'être belle, et il y a de gros soucis d'éclairage et de focales. Le film souffre également d'une direction d'acteurs pauvre, jouant des persos plats dans une histoire qui ne passe pas loin du navet. À cause de son sérieux constant, la voie prise avec la nanotechnologie n'est que plus grotesque, déviant totalement du thème de l'intelligence artificielle - merveilleusement traité dans Her. En dépit d'idées prometteuses, Transcendance s'effondre dans un récit idiot et inintéressant ; pas sûr que Pfister rempile de sitôt.